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Études d'impact environnemental minier

Études d'impact environnemental : Principales considérations pour des pratiques minières durables

Dans un contexte où l’acceptabilité sociale et environnementale est devenue un enjeu crucial pour les projets miniers, les études d’impact environnemental (ÉIE) s’imposent comme un outil stratégique incontournable. Loin d’être une formalité administrative, l’ÉIE est au cœur des bonnes pratiques de gestion des risques environnementaux et constitue un levier essentiel pour orienter le développement minier vers une durabilité accrue. 


Voici les principales considérations à intégrer pour assurer la réussite de cette démarche.

 

Une réflexion en amont : poser les bonnes bases dès le départ

Il n’est jamais trop tôt pour influencer positivement la destinée d’un projet minier. Une réflexion rigoureuse en amont permet de mieux définir le projet, de réduire son empreinte environnementale et d’anticiper les enjeux critiques. Plusieurs éléments doivent être évalués dès les premières étapes :

  • Accès à la ressource, à l’eau et à l’énergie : ces trois piliers conditionnent la faisabilité et la durabilité du projet.

  • Aménagement stratégique : l’implantation des infrastructures doit minimiser l’impact sur les milieux sensibles.

  • État de référence du milieu récepteur : établir un portrait fidèle et complet de l’environnement naturel, en tenant compte de sa variabilité, est une forme de « police d’assurance » essentielle.

  • Définition claire du projet : un niveau de précision suffisant est nécessaire pour alimenter l’ÉIE et satisfaire les attentes des instances gouvernementales.

Identifier les risques environnementaux majeurs

Les projets miniers sont complexes par nature. Leur développement peut engendrer de nombreux risques environnementaux, liés notamment à :

  • La localisation et les infrastructures

  • La gestion de l’eau

  • La gestion des résidus solides

  • Les changements climatiques

  • L’énergie, les sols, l’air, la biodiversité, etc.

Parmi ces enjeux, trois axes méritent une attention particulière : la gestion de l’eau, la gestion des résidus solides, et l’adaptation aux changements climatiques.

Gestion de l’eau

Une gestion rigoureuse de l’eau est indispensable pour prévenir les impacts négatifs sur les milieux hydriques :

  • Établir un bilan en eau complet

  • Isoler les eaux propres en amont à l’aide de fossés de dérivation

  • Prévoir une réserve d’eau temporaire pour limiter les rejets non conformes

  • Tenir compte de la variabilité hydrologique pour concevoir des systèmes adaptés

  • Choisir des systèmes de traitement fiables

  • Cartographier les éléments sensibles du milieu hydrique

Gestion des résidus solides

Le stockage et la gestion des résidus solides représentent des défis majeurs :

  • Analyser le fond géochimique naturel

  • Évaluer les risques de lixiviation et de drainage minier acide

  • Optimiser les procédés de traitement

  • Concevoir les parcs à résidus en tenant compte des changements climatiques

  • Mettre en place un système de suivi rigoureux (mouvements, humidité, poussières, etc.)

Adaptation aux changements climatiques

Les changements climatiques peuvent compromettre la pérennité des infrastructures minières :

  • Précipitations extrêmes, feux de forêt, fonte du pergélisol, tempêtes, hausse du niveau de la mer

  • Ces phénomènes influencent la gestion des eaux, la qualité des effluents, et les risques de déversements

  • Une analyse climatique et un plan d’adaptation sont désormais exigés par de nombreux investisseurs

Un processus continu et itératif

La gestion des risques environnementaux ne s’arrête pas à l’approbation du projet. Elle doit être actualisée tout au long du cycle de vie du projet minier :

  • Registre des risques (exploration, mise en valeur)

  • Plans de mesures d’urgence (étude d’impact, réaménagement)

  • Plans de suivi et de surveillance environnementale et sociale (construction, exploitation)

  • Système de gestion environnementale et sociale (fermeture, restauration)

Cette approche itérative permet d’ajuster les mesures aux réalités changeantes du projet et de son environnement.

Financement et conformité aux standards internationaux

Aujourd’hui, le respect du cadre réglementaire local ne suffit plus. Les bailleurs de fonds internationaux exigent la conformité à des normes plus strictes, comme :

  • Les principes de l’équateur

  • Les critères de performance de la Société financière international (SFI)

  • L’analyse climatique et les plans d’adaptation

Les ingénieurs indépendants mandatés par les investisseurs scrutent les registres de risques et les plans de gestion pour s’assurer de la viabilité environnementale et sociale du projet.

L’importance de l’engagement des parties prenantes

Enfin, une pratique minière durable repose sur une relation de confiance avec les communautés locales et autochtones. Cela implique :

  • Une consultation hâtive et continue

  • Une écoute active des préoccupations

  • Des échanges transparents, honnêtes et respectueux

  • Des actions cohérentes avec les engagements pris

L’engagement des parties prenantes, même s’il n’est pas abordé ici en détail, doit faire partie intégrante de toute analyse de risques.

Les études d’impact environnemental ne doivent pas être perçues comme un simple passage obligé, mais comme une opportunité stratégique d’optimiser le projet minier, de réduire son empreinte, et d’en assurer la durabilité. Une démarche bien structurée, amorcée dès les premières étapes de développement et soutenue par une gestion des risques continue et rigoureuse constitue la pierre angulaire de toute pratique minière responsable.

 

Vincent-BlanchardAuteur

Vincent Blanchard
Directeur Environnement, Changement climatique et Communauté

 

Valerie-VilleneuveVital-Boule

Contributeurs

Valérie Villeneuve
Biologiste, cheffe d'équipe et responsable de projet
Vital Boulé
M.Sc., expert sénior en environnement

 

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